Publié le 28.03.2013, 18h40 | Mise à jour : 21h37«Volonté délibérée de mentir», «officines» : le sénateur UMP Pierre Charon et le ministre de l'Intérieur Manuel Valls se sont livrés jeudi au Sénat à une passe d'armes musclée (retransmise sur le site de Public Sénat) à propos de la manifestation de dimanche à Paris contre le mariage homo.
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Lors de la séance des questions d'actualité au Sénat, l'élu parisien a dénoncé la «volonté délibérée de mentir aux Français» sur le nombre de manifestants. Quelque 1,4 millions de personnes ont défilé selon les organisateurs, un chiffre bien différent de celui de la préfecture de police de Paris. Dimanche, la PP avait dénombré 300.000 manifestants. Face à la contestation, la Préfecture a recompté le nombre de participants, à partir notamment d'images vidéo, pour aboutir mercredi à une participation identique à celle annoncé trois jours plus tôt.
«Et pourquoi pas deux ou trois millions ?»
«La méthode de comptage est la même utilisée depuis des années», a répondu le ministre de l'Intérieur, affirmant que le chiffre de 300.000 était «déjà très important» : «Et pourquoi pas deux ou trois millions ?», a ironisé l'ancien maire d'Evry, précisant que le chiffre de 2 000 policiers et gendarmes présents dimanche était «adapté» au format de la manifestation. Pierre Charron avait pointé «l'irresponsabilité» du préfet de police, qui aurait mésestimé la participation, d'où des incidents. «Vous avez trop fréquenté les officines de la République», a rétorqué le ministre. «Vous n'avez pas le droit de mettre en cause en préfet de police, c'est inacceptable», a-t-il ajouté.
«Quand on se réclame souvent du parti de l’ordre, il est bien étonnant de voir un parlementaire saluer ceux qui s’en prennent aux force de l’ordre», a poursuivi Manuel valls. « Vous ne pouvez pas ignorer le rôle des extrémistes du Bloc identitaire, des Jeunesses nationalistes, de Renouveau français, du Gud, d’Europe jeunesse, qui étaient sur place et qui brandissaient leurs bras devant les forces de l’ordre, et ça aussi Monsieur Charon, vous l’excusez », a enchaîne le ministre. Manuel valls avait déclaré mercredi que les débordements étaient «prémédités», alors que des plaintes ont été déposées par des participants à la manif de dimanche.
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