Paris : le travail des pervenches mis à l’amende
Dans un rapport qui sera rendu public ce matin, la chambre régionale des comptes reproche aux agents de surveillance de Paris de ne pas dresser assez de procès-verbaux.
SÉVERINE CAZES | Publié le 15.10.2012, 04h56
Selon le rapport de la chambre régionale des comptes, le nombre de verbalisations a baissé de près de 4% entre 2007 et 2009.
La chambre régionale des comptes (CRC) d’Ile-de-France, dans un rapport qui sera rendu public ce matin au Conseil de Paris, épingle les avantages dont bénéficient les ex-pervenches, les agents de surveillance de Paris (ASP). Les magistrats de la CRC se sont penchés sur la période 2006-2009. Conclusion, les quelque 2000 ASP ne travaillent pas suffisamment, avec pour conséquence une baisse sensible des contraventions dressées sur cette période.
Des agents très bien payés
Embauchés sans condition préalable de diplôme, les ASP ont une rémunération « dérogatoire aux principes de la fonction publique » et sans cohérence avec celle des gardiens de la paix recrutés au niveau du baccalauréat, note la CRC. Autre anomalie, la part des primes dans leur rémunération a fortement augmenté en 2009 : + 16%. Enfin, les ASP bénéficient d’un avantage en nature « très favorable » puisque leur carte de transport est intégralement payée par la Ville de Paris, contre un remboursement à 50% seulement pour les autres salariés et fonctionnaires d’Ile-de-France. Ce qui équivaut, selon la CRC, à un bonus « sans base légale » de 440 € par an et par agent. Sur la période 2006-2009, cet avantage aurait entraîné pour la ville un surcoût total de 3,3 M€.
Douze semaines de vacances
Le régime très favorable de RTT des pervenches leur permet d’afficher un temps de travail hebdomadaire de trente-deux heures et demie. A cela, il faut ajouter un régime de congés très généreux : soixante jours annuels, soit douze semaines de vacances par an. La CRC pointe aussi les arrêts maladie, qui atteignent en moyenne douze jours par an et par agent.
Une mauvaise répartition des effectifs
Impossible de savoir « précisément » combien il y a d’ASP. En 2009 en effet, leur nombre variait selon les sources de 1952 à… 2022. La CRC recommande d’y mettre bon ordre et d’améliorer la gestion des effectifs par arrondissement. Le moindre changement d’affectation, s’il n’est pas voulu par l’agent, étant « considéré comme une sanction », pointe la CRC, leur répartition ne semble obéir à aucune logique.
Une demande d’enlèvement sur sept est effectuée
Enfin, alors que la Ville de Paris « a consenti ces dernières années un réel effort financier en faveur des ASP », les résultats ne sont pas au rendez-vous. Entre 2007 et 2009, le nombre de verbalisations (tous motifs confondus) a baissé de près de 4%. La gestion des enlèvements de véhicules est jugée « peu efficace », avec seulement 15,7% des demandes d’enlèvement qui sont effectuées. Les automobilistes parisiens s’en réjouiront… Pas forcément la Ville de Paris.
Le Parisien
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