PUBLIÉ LE 10/02/2010 08:21 - MODIFIÉ LE 10/02/2010 À 09:37

Meurtre de Nay : " La vérité va éclater "

TROIS DES DIX SUSPECTS MIS EN EXAMEN APRÈS LA MORT DE JÉRÉMY LORS D'UNE FÊTE, REMIS EN LIBERTÉ HIER. SON PÈRE RÉAGIT.

Jérémy Censier allait avoir 20 ans. Il a été tué de plusieurs coups de couteau en août dernier.

Hier, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a confirmé la remise en liberté sous contrôle judiciaire de trois suspects mis en examen dans le meurtre de Jérémy Censier, un jeune Gersois littéralement massacré à coups de couteau et à coups de poing lors d'une bagarre qui s'est déclenchée fin août en marge des fêtes de Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques. Seules deux des dix personnes mises en cause depuis le drame sont donc actuellement en détention provisoire. Mais le père du jeune Gersois trop tôt disparu se dit néanmoins « serein ». Des heures de lecture attentive du dossier ont apporté une paix relative à son esprit tourmenté.

« Le fait de mieux comprendre ce qui s'est passé me rassure. Je ne doute pas que la vérité éclatera quand je vois le combat de titan qu'est en train de mener le juge d'instruction pour que la vérité se fasse », confie Joël Censier qui n'a rien perdu de son instinct policier.

Certes, il n'a pas repris son travail au commissariat d'Auch depuis le drame. Trop dur. Il faut d'abord que la justice passe pour que commence enfin le travail de deuil. Mais il ne rate rien de l'affaire. « Comprendre, c'est tout ce qui me reste », confie ce père un peu plus serein qu'il y a quelques mois, quand il a appris la première remise en liberté sous contrôle judiciaire de l'affaire. Les trois derniers à avoir bénéficié de cette option, hier, sont âgés de 20, 28 et 31 ans et avaient été interpellés en janvier suite aux déclarations du principal suspect, mineur à l'époque des faits, qui a avoué avoir porté des coups de couteau sur Jérémy Censier.

Le parquet avait fait appel de leur placement sous contrôle judiciaire décidé par le juge des libertés et de la détention. Il n'a pas été entendu alors que le premier au moins, originaire de Nay, reconnaît avoir porté des coups de poing à la victime. Et que les deux autres ont déménagé précipitamment à Saint-Gaudens depuis les faits. En dépit de divers témoignages, ces deux-là nient même avoir été présents sur le pont de Claracq le soir du drame.

Des dénégations qui n'émeuvent pas Joël Censier. Il n'en reste pas moins que la justice devra déterminer précisément qui a porté des coups mortels, qui a donné de simples coups de poing. Et elle devra surtout répondre à cette lancinante question : pourquoi ?

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Béatrice Dillies

http://www.ladepeche.fr/article/2010/02/10/773939-meurtre-de-nay-la-verite-va-eclater.html