Un homme d'une trentaine d'années interpellé samedi à la gare de Nice (Alpes-Maritimes) voyageait avec 1,3 kg de cocaïne dans le ventre. La «mule», du surnom donné aux passeurs de drogue, avait stocké la poudre mortelle dans ses entrailles en ingérant une centaine d'ovules, petits paquets emballés sous cellophane ou dans des préservatifs.
Une quantité inhabituelle, selon Thierry Colombier, spécialiste du crime organisé et chercheur associé au CNRS interrogé sur France Info. Si ces capsules avaient éclaté, la pénétration de cette importante quantité de drogue dans son sang lui aurait été fatale, la dose mortelle de cocaïne pure par voie orale étant d'environ 1,3 g, selon l'association belge Information drogues.
Conscient ou non du danger que représentait sa mission, l'homme de 31 ans originaire de Guinée, selon France Info, comptait récupérer son butin en l'extirpant par voie naturelle. Repéré par la douane avant d'arriver à bon port et confié à la police judiciaire de Nice, il est désormais poursuivi pour trafic international de stupéfiants.
Une vieille technique
La technique n'est pas nouvelle. Déjà en 2004, les douanes françaises s'inquiétaient de la recrudescence de ces passeurs, répertoriant des stocks allant jusqu'à 2 kg. En 2008, l'aéroport d'Orly avait vu passer douze «bouletteux», puis pas moins de 85 (soit 40 kg de cocaïne) l'année suivante. Le record d'ovules ingérées s'élève à 140.
Les trafiquants, qui les payent quelques milliers d'euros, considèrent les «mules» comme l'un des moyens les plus sûrs de transporter leur marchandise. Les femmes, qui représentaient un tiers des porteurs en 2009, selon la Direction régionale des douanes d'Orly, sont préféres aux hommes, car moins elles sont suspectes, surtout lorsqu'elles sont enceintes. Exploitées par des trafiquants, les mules risquent pourtant à chaque mission d'y laisser leur peau.
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