Un ex-détenu défend deux retraités

AFP Publié le 21/12/2012 à 18:10

L'ex-détenu Roland Agret, engagé dans un combat contre les erreurs judiciaires, défend dans un rapport transmis au ministère de la Justice l'innocence de deux retraités de Saône-et-Loire mis en examen pour l'assassinat d'une prostituée et tentative d'assassinat sur une autre. "Ils ne peuvent pas être coupables", écrit "sans aucune réserve" Roland Agret dans ce rapport présenté aujourd'hui lors d'une conférence de presse, en présence de la famille des mis en examen.

Les deux sexagénaires avaient été interpellés et écroués sept mois après le meurtre d'une prostituée, tuée en mars 2011 d'une trentaine de coups de couteau dans sa camionnette, à proximité de Rully (Saône-et-Loire). "Des mensonges ou des imprécisions dans leurs emplois du temps" ont permis de les confondre, avait alors indiqué le parquet. L'un d'eux a également été mis en examen pour tentative d'assassinat sur une autre prostituée, en avril 2011 à Uchizy. Elle avait reçu un coup de couteau sous le sein gauche. Les deux hommes ont depuis été libérés sous contrôle judiciaire.

Roland Agret, qui a créé son association Action Justice après avoir été victime d'une erreur judiciaire retentissante, soutient dans son rapport que les retraités n'étaient pas dans la capacité physique de poignarder les jeunes femmes: l'un, "lourdement handicapé", se déplace avec des béquilles et l'autre s'était récemment fait poser une prothèse totale de l'épaule droite. Selon lui, la piste de représailles dans le milieu du proxénétisme n'a pas suffisamment été explorée par les enquêteurs. "Ils (les enquêteurs) se sont fait rouler dans la farine par ce réseau de professionnels de la manipulation", a estimé Roland Agret.

"On vient d'avoir la huitième révision de l'histoire (avec l'acquittement hier deMarc Machin, condamné à tort pour meurtre)", a-t-il encore souligné. "Toutes ces erreurs judiciaires ne sont pas un problème de fonctionnement de l'institution judiciaire mais d'individus", a-t-il affirmé, faisant référence aux magistrats qui instruisent le dossier.
"Un certain nombre de pistes ont été exploitées, notamment dans le milieu du proxénétisme, et qui n'ont rien donné", a réagi le procureur de la République à Chalon-sur-Saône, Christophe Rode, qui n'avait pas encore pris connaissance de ce rapport. "S'il (Roland Agret) amène des éléments intéressants, ce sera vérifié, exploité par la justice. Il n'y a pas de raison de se priver de moyens de d'établir la vérité", a-t-il ajouté
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