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| Sujet: Soupçons de bavure au cœur de Paris Ven 21 Déc - 12:34
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| Walid, 28ans, a déposé plainte auprès de la police des polices et de la justice. Il dit avoir été agressé sans raison par une patrouille près de l’Arc de Triomphe.
Nicolas Jacquard | Publié le 20.12.2012, 14h26
Paris, hier. Walid pose avec des photos qui auraient été prises lors de son arrivée à l’hôpital dans la nuit du 9 au 10 décembre. (LP/Philippe Lavieille.)
Dix jours après, il reste profondément marqué. Le regard vide, l’oreille toujours protégée par un pansement, Walid Boumediene, 28 ans, raconte d’une voie atone le fil des événements de cette nuit du 9 au 10 décembre. Cet habitant de Gennevilliers de 28 ans revenait en voiture des Champs- Elysées avec sa copine, l’une de ses amies et Djamel, le copain de cette dernière, quand ils ont été arrêtés par la police avenue de la Grande- Armée, près de l’Arc de Triomphe, àParis. Un contrôle qui, d’après Walid, a sérieusement dérapé. Assurant avoir été gratuitement battu et gazé avec une bombe lacrymogène, il a déposé plainte à l’IGS, la police des polices, comme l’ont révélé « les Inrockuptibles. » Aujourd’hui, son avocat, Me Romain Boulet, déposera en parallèle une seconde plainte auprès du parquet de Paris « afin que la justice prenne toute la mesure des faits qui se sont déroulés ce soir-là ».
Djamel, le conducteur, étant sous le coup d’une annulation de permis, il a été emmené au commissariat à l’issue du contrôle. « C’est à ce moment-là qu’une autre voiture de police, un Berlingo Citroën, est arrivée, se souvient Walid. Un policier s’est alors approché et m’a mis sans raison un coup d’épaule dans le dos. » Walid aurait alors interrogé le gardien de la paix sur le pourquoi de ce geste. En réponse, il aurait alors écopé d’un jet de lacrymogène à bout portant. A terre, il dit avoir été frappé à plusieurs reprises à coups de pied.
Couvert de cloques dues au gaz
La suite, c’est son amie qui la lui a racontée. Car Walid a perdu connaissance. Il n’a retrouvé ses esprits qu’une fois pris en charge par les pompiers, appelés par sa copine. Entre-temps, la patrouille de police mise en cause est repartie. « Quand ma copine a dit aux pompiers ce qu’il s’était passé, ils ont rappelé la police », poursuit-il. Là, un troisième « équipage » s’est déplacé et, d’après Walid, aurait constaté, atterré, les conséquences de l’agression de leurs collègues. « Ce sont eux qui m’ont conseillé de déposer plainte auprès de l’IGS, assure-t-il. Ils m’ont donné les coordonnées. »
« D’une part, le fait que les policiers fautifs s’en aillent atteste d’une non-assistance à personne en danger, insiste Me Boulet. D’autre part, en pareil cas, il y a souvent un dépôt de plainte côté police pour outrage et rébellion. Là, rien de tel. »
Pris en charge le soir même à l’hôpital, Walid s’est réveillé le lendemain couvert de cloques dues au gaz. Il a dû être immédiatement perfusé et transporté d’urgence à Saint-Louis, souffrant de brûlures au second degré lui valant de quatre à dix jours d’ITT selon les certificats. Son avocat demande une nouvelle expertise, plus complète. Walid, qui ne cache pas avoir déjà eu affaire à la justice notamment pour outrage envers des policiers, entend aujourd’hui que « ceux qui ont fait ça répondent de leurs actes ». Contactée, la préfecture de police de Paris ne souhaite pas s’exprimer au regard de l’enquête en cours, mais « invite à la prudence », rappelant le récent classement sans suite de la plainte d’un lycéen du Val-de-Marne qui assurait début octobre avoir été victime de violences policières.
http://www.leparisien.fr/paris-75/soupcons-de-bavure-au-coeur-de-paris-20-12-2012-2423353.phpLe Parisien
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