Désespéré, le meurtrier du Vexin s’est pendu
L’homme qui a reconnu avoir commis le meurtre d’Anne Ionesco, retrouvée tuée de deux balles dans la tête à Villers-en-Arthies (Val-d’Oise) lundi, est un technicien de 54 ans. Il s’est donné la mort sur son lieu de travail et logement de fonction hier.
Frédéric Naizot | Publié le 08.12.2012, 17h27
Maudétour-en-Vexin (Val-d’Oise), hier. Le domicile du tueur présumé était situé à 400 m de celui de la victime. | (LP/Frédéric Naizot.)
Marc Dubois s’est donné la mort vendredi après-midi dans une salle technique de l’émetteur de télévision de Maudétour-en-Vexin (Val-d’Oise), où il réside depuis vingt ans. Dans la nuit, au téléphone, cet homme de 54 ans a reconnu à demi-mot avoir commis lundi le meurtre d’Anne Ionesco, avant de se pendre.
Depuis, les gendarmes passent les lieux au peigne fin, à la recherche de l’arme avec laquelle sa voisine de 46 ans a été tuée de deux balles dans la têteavant d’être abandonnée, vêtue seulement d’un gilet en polaire, dans un chemin forestier de Villers-en-Arthies. Le dictaphone découvert à côté de lui, en cours d’exploitation, contient peut-être ses dernières confessions. Il pourrait aussi fournir à l’enquête le mobile du meurtre qui reste à ce jour inconnu.
Il avait été entendu au lendemain du meurtre
Il est 4h15 dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre jours après la mort d’Anne Ionesco. Marc Dubois compose le 17. Un gendarme du centre opérationnel décroche et entend un homme en détresse. L’appel est alors transféré au Codis, le centre d’appel des pompiers du Val-d’Oise. Le technicien de TDF, chargé de la maintenance du site, indique de nouveau qu’il veut mettre fin à ses jours. Marc Dubois accepte l’idée qu’une ambulance soit dépêchée chez lui. Au cours de la conversation, il indique aussi qu’il détient des armes de chasse et, surtout, laisse entendre qu’il a tué sa voisine. « Il indique à l’opérateur qu’il ne peut pas supporter l’idée de ce qu’il a fait », précise le procureur, Yves Jannier. Ces allusions conduisent les gendarmes et les pompiers à se déplacer sur les hauteurs de Maudétour, au pied de l’antenne-relais de télévision située à 400 m du domicile d’Anne Ionesco.
Mais s’il y a de la lumière dans le F3 de fonction qui jouxte la zone technique, aucun contact ne peut être établi avec Marc Dubois, « ni par téléphone ni par la voix ». Pourtant, jusqu’à 7 heures, des signes de vie sont perçus par les gendarmes. « On sait alors qu’il s’agit d’un chasseur, qu’il détient des armes. C’est pourquoi nous engageons le GIGN », poursuit le procureur. Le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale analyse le site, entouré de barbelés, avant d’y pénétrer à 15 heures. Ils ne rencontrent aucune résistance. Et pour cause : Marc Dubois est retrouvé pendu à une corde dans la zone technique du bâtiment. A proximité, une feuille de papier sur laquelle il a semble-t-il tenté en vain de faire fonctionner un stylo. Sur une table, un dictaphone dont le contenu n’avait pas été révélé hier soir.
Il reste aux enquêteurs de la section de recherche de Versailles d’établir si Marc Dubois est bien l’auteur du meurtre d’Anne Ionesco. Probable, mais pas certain. Père de famille divorcé, Marc Dubois vivait seul à Maudétour et était inconnu de la justice et de la gendarmerie. Il a été entendu par les enquêteurs au lendemain du meurtre d’Anne Ionesco. Son ADN avait été prélevé. Il avait spontanément indiqué qu’il s’était déplacé, le 25 novembre au domicile de la victime, qu’il connaît depuis vingt ans, pour l’aider à remettre en fonctionnement sa télévision.
Le Parisien
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