Macabre énigme dans le Vexin
Pour tenter d’appréhender le meurtrier, les enquêteurs fouillent le passé de la femme retrouvée lundi, tuée de deux balles sur un chemin du Val-d’Oise.
Frédéric Naizot | Publié le 08.12.2012, 17h29

Villers-en-Arthies (Val-d’Oise), mardi. Le corps de la victime a été découvert lundi sur ce chemin s’enfonçant dans un bois. | (LP/FrédéricNaizot.)
« Une femme qui trouve ainsi la mort, cela vous glace le dos… » Comme son ancien maire Francis Gagnaison, le village de Maudétour, 200 habitants, au cœur du parc naturel régional du Vexin (Val-d’Oise), s’angoisse en silence après la mort d’Anne Ionesco. Cette femme de 46 ans a été retrouvée tuée de deux balles dans la tête au bord d’une route de campagne lundi après-midi.
Trois jours plus tard, le mystère reste entier malgré la mobilisation des gendarmes pour retrouver la trace du ou des tueurs.
C’est un automobiliste qui a fait la terrible découverte lundi, vers 16h30, à Villers-en-Arthies, une commune située à 5 km de Maudétour. Le cadavre de la victime se trouvait à une vingtaine de mètres de la route, sur un chemin s’enfonçant dans un bois, le bas du corps dénudé. Anne Ionesco faisait l’objet d’intenses recherches dans le Vexin depuis le début de l’après-midi. Vers 13 heures, sa femme de ménage avait constaté que la porte d’entrée de la maison de Maudétour avait été forcée. L’absence de la propriétaire, qui vit seule dans cette villa située à l’écart du village, à l’orée de la forêt, lui était immédiatement apparue comme anormale.

Plusieurs pistes passées au crible

L’autopsie a confirmé que la victime a été tuée de deux balles dans la tête. Elle n’a pas fait l’objet d’agression sexuelle. Mais l’examen n’a pas permis de déterminer où Anne Ionesco a succombé, chez elle, dans le sentier de Villers-en-Arthies, ou encore en chemin. Si la piste du rôdeur semble aujourd’hui écartée, tout comme celle d’un cambriolage qui aurait mal tourné, les hypothèses explorées par les enquêteurs ne manquent pas. Rivalité familiale, piste sentimentale ou liée aux affaires de la victime : tout est passé au crible par les gendarmes de la section de recherches de Versailles, chargés de l’enquête. Un assassinat maquillé en cambriolage est également évoqué.

Le patrimoine d’Anne Ionesco, qui travaillait comme chargée d’affaires dans une filiale de Vinci, est examiné à la loupe. Celui de sa famille le sera peut-être également. Sa mère, ingénieur agronome, qui réside dans la même rue de Maudétour, tente depuis de nombreuses années de créer un golf sur les hauteurs du village, sur les terres qu’elle possède. L’ouverture était programmée pour septembre, mais le projet semble à l’arrêt.

« Dans le village, on voyait rarement la personne, confie une habitante à propos de la victime. Maudétour est un tout petit village, mais, paradoxalement, il n’y a plus de vie de village. On se salue, mais chacun travaille la journée puis reste chez soi. Et puis il n’y a pas vraiment de lieu où se rencontrer. » « C’était une personne agréable, ajoute l’ancien maire. Mais aujourd’hui on ne parle pas beaucoup du crime entre nous. On voudrait surtout que l’affaire se dénoue rapidement. Savoir ce qui s’est passé à côté de chez nous. »


Le Parisien

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