Publié le mercredi 06 février 2013 à 07h40
Des cris, des applaudissements, des « On t’aime Mickaël ». L’énoncé du jugement à l’encontre de Mickaël Lemal, 22 ans, coupable de violences avec arme, a été accueilli dans un certain tumulte, lundi, au tribunal correctionnel de Nice.
Les magistrats l’ont condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention. Il devra verser 2 .000 euros de dommages et intérêts à sa victime.
L’affaire remonte au 28 décembre dernier, devant une barre HLM au 16, boulevard Louis-Braille à Nice-Est.
Trois patrouilles de police sont appelées pour intervenir sur une bagarre. À l’origine du différend, des tirs provenant du 5e étage. Un voisin s’en est ému. Il a été pris à partie, gazé et frappé par plusieurs jeunes de ce quartier sensible. L’un des agresseurs présumés, Nicolas C., 19 ans, est également traduit devant le tribunal pour « violence en réunion » (il écopera de 6 mois avec sursis et 2 ans de mise à l’épreuve).
Tir aux pigeons
Dès leur arrivée sur place, les policiers essuient un premier tir. Un projectile atteint un rétroviseur. Y. C., jeune agent de police secours, grimpe l’escalier quatre à quatre pour accéder au parvis du 20 boulevard Braille. Une nouvelle détonation retentit. Une ogive de plomb vient se ficher dans son gilet pare-balles, près de la clavicule gauche.
« À 1,5 cm près, le plomb atteignait le cou du policier »,souligne Me Catherine Cottray-Lanfranchi, avocate de la partie civile. « Je voulais tirer sur un pigeon », se défend mollement le jeune prévenu. « Sauf que le pigeon, c’est le policier », tance le procureur Norbert Dornier, qui requiert une peine de 18 mois de prison dont un an ferme et 6 mois de mise à l’épreuve.
« On ne peut tolérer cette volonté de remettre en cause l’autorité des forces de l’ordre. ça commence par le jet des poubelles, puis par des tirs à plombs puis des Kalachnikov... », s’insurge le magistrat.
Me Johannes Lestrade, pour la défense, redoute « les excès de la justice », dans un dossier hautement sensible. L’avocat plaide la relaxe. Il cherche à démontrer que son client, ouvrier intérimaire sur le chantier du grand stade, n’était pas rentré à son domicile, lors de la première salve sur la voiture de police. Et qu’il n’avait pas l’intention de tirer sur la victime dont il ignorait, vu la distance, qu’il était policier.
« Il n’est pas poursuivi pour cette circonstance aggravante», lui fait remarquer sèchement la présidente Bernadette Rivière-Caston. Le tribunal a relaxé le prévenu pour le premier tir. Il a été inflexible pour le second.
http://www.nicematin.com/nice/tir-a-la-carabine-sur-un-policier-nicois-un-an-de-prison.1135827.html