L'assassinat du biker niçois gardé secret pendant un an
Publié le mercredi 09 janvier 2013 à 07h18
Un « biker » niçois de 20 ans a été tué et enterré dans le plus grand secret en octobre 2011 Ses tueurs présumés issus du même club que lui, viennent d’être arrêtés
Un très lourd secret qu'au moins une dizaine de personnes partageait depuis près de quinze mois et qui n'avait jamais filtré. Une sorte de pacte du silence scellé autour du destin tragique de M., ce jeune Niçois enlevé et tué en octobre 2011 avant d'être enterré dans l'arrière-pays niçois. Rescapée d'une atroce tentative d'assassinat, sa copine a, elle aussi, mis une chape de plomb sur ce crime.
Ce n'est qu'à la mi-décembre 2012 que la justice a été mise au courant par la police de Grasse, après les révélations d'un témoin. Depuis, en toute discrétion, la brigade criminelle de la PJ de Nice, a peu à peu vérifié ce qui ressemblait au départ à des allégations. À commencer par la disparition du jeune homme. Puis, ils ont retrouvé des traces des soins reçues par sa copine. Enfin, le témoignage de la victime a conduit à l'arrestation lundi, de tous les suspects, placés sous étroite surveillance.
Les parents d'un suspect arrêtés
Au moins cinq personnes dont les trois auteurs présumés des faits, tous membres de « Fenry » un gang de bikers aux inquiétantes règles de discipline, sont en garde à vue.
Elles devraient être présentées aujourd'hui à un juge d'instruction, afin d'être mises en examen. Les parents d'un suspect ayant couvert ce crime et même fait disparaître des traces pourraient également être déférés.
Sa copine réchappe à l'assassinat
Les faits remontent au mois d'octobre 2011. M. un Niçois de 20 ans, surnommé « Karl » au sein du club dont il était l'autoritaire chef, est enlevé, puis assassiné à Nice. Son corps est alors placé dans un coffre de voiture avant d'être sommairement enterré dans l'arrière-pays niçois.
Sa copine, une étudiante de 20 ans, est enlevée à son tour avant d'être jetée vivante à côté du cadavre de son ami. Mais, elle s'en sort et ses agresseurs, plutôt que de l'achever, la font soigner dans une clinique où elle est admise pour un accident. Tout à la fois placée sous l'emprise psychologique de ses « frères » du club et terrorisée, la jeune femme garde le silence.
« En fuite à l'étranger »
À tous les proches du disparu, y compris sa famille, la même version est livrée. M. « a fait une grosse bêtise »et a dû quitter précipitamment la France pour se mettre au vert. Tout le monde croit à cette fable. Son père qui vit en Afrique finit par avoir des doutes. « Il commençait vraiment à trouver cela inquiétant, pas de mouvement sur compte bancaire, pas un mail, rien, alors il a fait une recherche dans l'intérêt des familles en juillet, mais qui n'a rien donné et il avait l'intention d'aller à la police lorsqu'il a été contacté », rapporte Me Bernard Ginez, son avocat qui s'est constitué partie civile.
Rien n'a filtré des investigations et des auditions. Quant au mobile, il pourrait être lié au respect des règles drastiques instaurées au sein du club. A-t-il transgressé l'une d'elles ou les a-t-il appliquées de manière dictatoriale ? L'enquête ne fait que démarrer, mais déjà se posent de nombreuses questions. Comment autant de personnes ont-elles pu garder un aussi lourd secret ? Pourquoi cette recherche dans l'intérêt des familles n'a-t-elle pas abouti et déclenché une enquête pour disparition inquiétante ?
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