L'assaut des policiers du Raid pour interpeller Mohamed Merah
22/03/2012 - 11h13
Tentatives d'assaut, négociations, tirs et détonations: l'opération du Raid pour arrêter Mohamed Merah à Toulouse dure depuis plus d'une trentaine d'heures, une des plus longues pour cette unité d'élite de la police.
Mercredi 3h00: l'opération débute dans un petit immeuble du quartier résidentiel de la Côte Pavée, où s'est retranché au premier étage Mohamed Merah.
Vers 3h20: le suspect blesse par balles deux hommes du Raid. Le premier est atteint au genou, le second reçoit une balle dans son gilet pare-balles. Un troisième policier est touché un peu plus tard à l'épaule.
Quelque 300 policiers sont déployés. Des policiers portant des casques et des gilets pare-balles sombres délimitent un large périmètre de sécurité autour du quartier.
Entre 4h00 et 6h00: la mère de Merah, son frère et la compagne de ce dernier sont placés en garde à vue. Des explosifs sont retrouvés dans la voiture de l'un des frères de Merah.
Vers 5h45: des coups de feu sont entendus épisodiquement par les journalistes sur place.
Vers 7h00: le ministre de l'Intérieur Claude Guéant explique que M. Merah "parle beaucoup de son engagement au profit d'Al-Qaïda et de la cause jihadiste".
Vers 9h20: "Notre souci est de l'interpeller vivant", déclare M. Guéant qui fait part "d'échanges nourris" de cet homme "à son initiative". Le suspect, "hors d'état de nuire", a dit qu'il se rendrait "dans l'après-midi", explique le ministre.
Le "présumé coupable" a demandé "un moyen de communication avec la police, en échange d'un colt .45 qu'il a jeté par la fenêtre". Toutefois, l'homme affirme détenir une Kalachnikov, un pistolet-mitrailleur Uzi de fabrication israélienne et plusieurs armes de poing.
Vers 11h00: les négociations sont interrompues. Une demie-heure plus tard, les habitants de l'immeuble sont évacués et pris en charge par une cellule psychologique.
Vers 13h16: reprise des négociations.
Vers 14h20: le président Nicolas Sarkozy arrive à la caserne Pérignon, non loin de l'immeuble. Il quitte les lieux quarante minutes plus tard sans faire de commentaires avant de rejoindre Montauban pour les obsèques des trois parachutistes.
17h00: le procureur de Paris François Molins fait état de plusieurs tentatives du Raid pour entrer dans l'appartement. A chaque fois, le Raid se heurte à une riposte à l'arme à feu.
Selon lui, le suspect a laissé miroiter une reddition "dans l'après-midi ou dans la soirée. Maintenant, c'est plutôt la fin de soirée" aux négociateurs du Raid avec qui il communique avec un talkie-walkie. "Il a fait un certain nombre de déclarations sur l'enquête qui ont considérablement fait progresser les choses", remarque M. Molins.
Vers 21h00: le quartier est plongé dans le noir peu après l'échec d'une médiation avec Merah.
Vers 22h45: Merah rompt le contact avec le Raid, après avoir dit qu'il allait se rendre. Il entre ensuite "dans une autre logique, une logique de rupture" et déclare vouloir "mourir les armes à la main", selon M. Guéant.
De minuit à 6h40: les policiers font détoner à intervalles réguliers de puissantes charges près de ses fenêtres pour éprouver Merah. Un faisceau lumineux balaye la façade. La police fait couper l'eau, le gaz et l'électricité. Vers 2h00, deux coups de feu sont entendus.
Vers 7h15: le tueur ne veut plus se rendre.
Vers 9h10: M. Guéant se rend sur les lieux.
Vers 10h30: Trois fortes détonations sont entendues aux abords de l'immeuble. Une ambulance des pompiers pénètre dans le périmètre de sécurité.
11h10: les hommes du Raid pénètrent dans l'appartement pas à pas.
11h30: des rafales de tirs très nourries et des détonations sont tendues pendant plusieurs minutes, le suspect résiste, selon une source policière.
11h34: le suspect retranché est mort après avoir résisté.