Publié le lundi 11 février 2013 à 07h09
Cette Bulgare de 57 ans nie avoir poignardé à Nice le policier à la retraite qui lui avait déjà légué une partie de ses biens. A partir de ce matin, elle comparaît devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes
À partir d'aujourd'hui et jusqu'à vendredi, la cour d'assises des A.-M. va examiner une affaire aussi atypique qu'entourée de zones d'ombre. Elle va se pencher sur le meurtre, commis au printemps 2010 à Nice, d'un policier à la retraite de 90 ans, Jean-Baptiste Tomasi. Afin de déterminer si sa compagne, Zlatinka Kuzmanova, une Bulgare âgée à l'époque des faits de 57 ans, est l'auteur du crime. Ce qu'elle nie farouchement depuis le début de l'enquête.
Le 21 mai 2010 vers 23 h 30, cette ex-enseignante donne l'alerte, en état de forte alcoolisation et en tenant des propos incohérents. Dans leur appartement du boulevard de Cessole, Jean-Baptiste gît dans une mare de sang. Un couteau planté dans le sternum. L'ancien chef du PC radio (la salle d'appels) du commissariat Foch a reçu de multiples coups, ainsi qu'en attestent les 49 plaies recensées sur l'ensemble du corps. Rapidement, Zlatinka devient le suspect numéro un.
Un testament en sa faveur...
Elle a rencontré le retraité en 2000 sur la Promenade des Anglais alors qu'elle avait quitté son pays d'origine pour vivre sur la Côte d'Azur de prostitution occasionnelle. Séparé de son épouse, l'ancien policier lui a immédiatement proposé de l'héberger afin qu'elle l'aide dans son quotidien. Il tombe vite sous son charme. Il lui donne de l'argent - près de 65 000 euros sont transférés en Bulgarie - rédige un testament en sa faveur. Mais Jean-Baptiste Tomasi vieillit, souffre du cœur. Zlatinka, qui multiplie les séjours en Bulgarie, se plaint d'être reléguée à Nice à la fonction de garde malade. Elle se réfugie dans l'alcool, tout en gardant, selon des proches, de la tendresse et de l'affection pour son compagnon.
... et deux assurances vie
En état d'ivresse, l'a-t-elle tué pour toucher deux assurances vie à son nom ou alors pour mettre fin à une relation qu'elle ne supportait plus ? De nombreux indices l'incriminent alors que d'autres semblent jouer en sa faveur. Incarcérée depuis bientôt trois ans, Zlatinka ne cesse de clamer son innocence. Elle fait valoir que si elle avait été intéressée, il lui suffisait d'attendre la mort de Jean-Baptiste pour hériter de ses derniers biens. « À chaque malaise cardiaque de son compagnon » plaide l'un de ses avocats, Me Évelyne Rees, « elle a toujours appelé les secours ».
Pour expliquer le meurtre, elle évoque une possible « vengeance de la famille Tomasi » ou un « cambriolage ayant mal tourné ». Ces pistes sont-elles sérieuses ? Les jurés disposent de cinq jours pour se forger une opinion.
http://www.nicematin.com/nice/a-t-elle-tue-son-genereux-compagnon-de-91-ans.1141063.html