Le « poète maudit incompris » dort en prison

Pour refus d’obtempérer, injures et alcool au volant...

Christophe Chevillon est un personnage bien connu à Guilherand-Granges. Au point que lorsqu’il commet des infractions, les policiers savent où le trouver. C’était le cas le 3 janvier. Ce jour-là, il se rend à la médiathèque. Les employés de la structure lui demandent de parler moins fort. C’est donc énervé mais de son plein gré qu’il quitte le bâtiment. Sur le parking, arrive le chef de la police municipale. Il applique les gestes de sommation. Christophe Chevillon, dans son véhicule, ne s’arrête pas. Pire. Il accélère et c’est finalement le chef de la police municipale qui s’écarte pour ne pas être écrasé.

« Je croyais qu’il me disait bonjour »

« Je croyais qu’il me disait bonjour, donc je ne me suis pas arrêté », assure le prévenu à la barre du tribunal de Privas ce jeudi.

Le 7 janvier, il est de nouveau en infraction. Il a volé une sacoche. « Ce M. m’avait été désagréable et les gens qui m’embêtent, je les embête. Sa sacoche, je ne l’ai même pas ouverte », explique-t-il. Après ce vol, il se rend au bistrot et boit quelques bières. Interpellé par les policiers au volant de son fourgon, il ajoute donc un délit. Mais rien ne l’arrête. « Tu es un abruti », dit-il au policier. « Je suis un poète maudit incompris », conclut-il. Pour la procureure, toutes ses infractions manquent de « poésie » et sont des plus désagréables. Même si M e Stéphanie Sifflet assure que « la poésie le maintient en vie » et que ces « infractions sont un signal d’alarme », le tribunal le condamne à six mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve. Il est maintenu en détention.

par Séverine MIZERA le 12/01/2013 à 06:02

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