PUBLIÉ LE 19/12/2009 10:09

Meurtre de Nay : Jonathan reste en prison

Bientôt le premier Noël sans Jérémy.

La tension était à son comble dans la famille Censier, à Saint-Cricq, cette semaine. Les larmes ont été d'autant plus libératrices, hier, quand la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau a prononcé le maintien en détention de Jonathan, l'un des principaux suspects dans le meurtre de Jérémy, le fils que Corinne et Joël ont perdu de la plus effroyable des manières, le 22 août 2009, en marge des fêtes de Nay.

Rappel des faits. Mardi, Me Candice François a demandé la remise en liberté de son client.

Motif : « Je n'y étais pas dans cette bagarre. Je suis arrivé à la fin et j'ai pris mon petit frère par la main », a expliqué un Jonathan au casier judiciaire déjà bien rempli. Seulement voilà, ce n'est pas ce que disent les témoins, même si, eu demeurant, c'est son jeune frère, mineur à l'époque des faits, qui s'accuse d'avoir donné les coups de couteau mortels.

Jean-Bernard Rouch, l'avocat général, s'est donc opposé à toute demande de remise en liberté sous contrôle judiciaire, estimant qu'il fallait « éviter toute pression sur les témoins » et que par ailleurs le suspect « connaissait la victime qui habitait à une dizaine de kilomètres de chez lui, même s'il prétend le contraire ».

Il a donc été entendu par Michel Treilles, le président de la chambre de l'instruction, au grand soulagement de Joël Censier.

« J'ai beau avoir beaucoup de sang-froid, beaucoup de métier, je ne sais pas comment j'aurai réagi si je m'étais retrouvé en face de lui à l'Isle-Jourdain », avoue le policier abattu par la terrible épreuve infligée à sa famille depuis quatre mois.

Car oui, contrairement à ce qu'il affirme, Jonathan connaissait bien Jérémy. Il avait fréquenté les mêmes établissements scolaires que son frère aîné à L'Isle-Jourdain. Ils s'étaient croisés dans les mêmes lieux de rencontre fréquentés par les jeunes. Ce détail, évidemment, a retenu l'attention des enquêteurs qui s'interrogent sur la motivation des assaillants, au point que le magistrat instructeur ordonne des actes quasi quotidiennement. Espérons que ces investigations apporteront des réponses à la famille qui n'a toujours pas de réponse à cette lancinante question : pourquoi ?

Béatrice Dillies

http://www.ladepeche.fr/article/2009/12/19/740823-meurtre-de-nay-jonathan-reste-en-prison.html