Le cadavre sans tête n’a pas livré ses secrets
Florian Loisy | Publié le 06.12.2012, 08h22
L’enquête piétine, malgré près de 3000 actes réalisés par les gendarmes. La femme sans tête et sans mains découverte voici près d’un an en bordure de voie ferrée, dans un coin isolé de Villebon-sur-Yvette, n’a toujours pas pu être identifiée. La section de recherche de Paris, qui lance un nouvel appel à témoins, met en place aujourd’hui un numéro vert d’appel téléphonique, disponible à tout instant.
« On a le sentiment que les auteurs de cet homicide ne souhaitaient pas que l’on découvre son identité. C’est sans doute pour cela qu’ils ont découpé ses mains et sa tête. Connaître son état civil est capital », indique Gilles Charbonnier, le procureur d’Evry. Afin de tenter de lever un pan du voile du mystère, les enquêteurs ont donc diffusé une silhouette et les renseignements principaux récupérés sur la victime dans tous les commissariats et postes de gendarmerie de France.
Deux hypothèses principales
Cette semaine, ils vont aussi transmettre toutes ces infos aux forces de l’ordre de tous les pays européens et asiatiques. « Car nous avons deux hypothèses, avance Gilles Charbonnier. Celle d’un drame familial, mais si la femme découverte avait été parfaitement insérée socialement nous aurions reçu le signalement d’une disparition. Donc nous avons aussi une deuxième piste menant à un crime purement crapuleux, lié à un trafic de stupéfiant ou de prostitution auquel la victime aurait assisté ou participé. »
Cette femme à la peau claire pourrait être originaire des pays de l’Est ou d’Asie. Elle était âgée de 30 à 50 ans, mesurait entre 1,55 m et 1,63 m, portait des chaussures de pointure 35 et avait eu au moins un enfant. Le jour de sa disparition, elle avait une culotte de couleur rouge de taille 42, un legging bleu marine de marque Why Not, et un manteau de fourrure bleu en polyester. Autour de son cou, les gendarmes ont retrouvé une chaîne argentée. La victime aurait péri étouffée ou à la suite d’un coup à la tête. Les enquêteurs ont depuis écumé les foyers d’Ile-de-France pour savoir si une femme ne manquait pas à l’appel. En vain. « Mais dans certains milieux comme celui de la prostitution, les gens ne parlent pas facilement, surtout s’ils ont peur, note Gilles Charbonnier. Alors peut-être que ce numéro vert permettra à certains de communiquer en toute confiance. » Car cette ligne directe est ouverte à tous. « Des gens qui voyaient traditionnellement une femme à un endroit et qui ne la voient plus, une amie d’amie dont on est sans nouvelles, chaque information peut-être utile », renchérit le procureur.
Pour toute information : 0.800.873.205. Des éléments visuels de la silhouette de la victime sont disponibles sur notre site Internet.
Fiche appel à témoins
Le Parisien
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