Publié le 26 Avril 2013 par Jean-Marc Aubert
EXCLUSIF SCOOP 34
"Alerte" : sous ce titre, le nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats de Montpellier, Luc Kirkyacharian a adressé fin mars, à toutes les robes noires du barreau un courrier où il résume le profond malaise qui règne avec les policiers de la Sécurité publique de permanence de nuit au commissariat central. C'est le service du Quart qui est visé, avec notamment un gros incident survenu dans la nuit du 14 au 15 février dernier. Une jeune avocate d'astreinte pour intervenir en garde à vue à la première heure affirme "avoir été agressée tant verbalement que physiquement dans un bureau du service du Quart, alors qu'elle assistait un des trois suspects interpellés pour un vol avec violences en réunion" écrit le bâtonnier, qui révèle avoir été reçu, avec la consoeur, le 21 mars par le procureur de la République de Montpellier, Brice Robin, "qui ne met aucunement en doute la relation par l'avocate des faits dont elle a été victime, ni leur caractère inacceptable. M.Robin évoque un contexte général difficile et des dysfonctionnements récurrents rencontrés entre la permanence du parquet et le service de Quart de nuit", selon les termes de Luc Kirkyacharian.
Enquête interne
Selon le bâtonnier, "le procureur va provoquer à court terme une réunion dans les locaux du commissariat central avec les responsables du groupe du Quart de nuit". Une enquête administrative interne a été déclenchée par le directeur départemental de la Sécurité publique de l'Hérault (DDSP 34), le commissaire divisionnaire Jean-Michel Porez, un major et trois brigadiers mis en cause ont été entendus fin mars par une capitaine de l'état-major en charge des affaires réservées, tandis qu'un rapport sur l'incident de la nuit du 14 au 15 février a été transmis par le major, chef du Quart au commissaire divisionnaire qui commande le service de sécurité de proximité. Le patron de la DDSP 34 le confirme : "à la suite de ce rapport et pour éclair les circonstances de cet incident, une enquête interne a été diligentée. Au final, les versions divergent". Sans vouloir en dire plus.
Les policiers nient
Les brigadiers mis en cause nient farouchement avoir agressé physiquement l'avocate, ils évoquent, à l'instar du major, "des haussements de ton sans la moindre bousculade à son endroit. Personne n'a posé la main sur elle. Elle n'a jamais été sortie manu militari du bureau". Car l'avocate qui a quitté furieuse le commissariat central assure au contraire, avoir été expulsée manu militari du bureau du Quart, ce dont elle a relaté dans la foulée de l'incident à l'avocate en charge au barreau des astreintes pour gérer les gardes à vue. Elle a dénoncé auprès du bâtonnier le fait que l'un des brigadiers n'ait pas fidèlement retranscris les propos de son client sur le procès-verbal d'audition. Ce que les policiers contestent. Le service du Quart (de jour et de nuit) traite les affaires de flagrant délit et procèdent aux auditions des personnes interpellées par les patrouilles. Il doit être rattaché à la Sûreté départementale çà titre expérimental.
Plaintes ?
Cet incident entraîne depuis un profond malaise entre les avocats et le service du Quart de nuit. Dans sa lettre d'alerte de fin mars, le bâtonnier demande "le soutien de chacun à nos consoeur qui envisage de déposer plainte, si cette situation n'évolue pas ou si nous n'avons pas de retour au barreau". De son côté, un des brigadiers de police qui estime être injustement mis en cause pour des violences exercées sur l'avocate n'exclut pas, non plus, de porter plainte. C'est dans ce contexte tendu que le procureur de la République Brice Robin devrait rencontrer les responsables du commissariat central dans les prochains jours.
Jean-Marc AUBERT
http://scoop34.overblog.com/montpellier-gros-malaise-entre-policiers-et-avocats