Une école de Villejuif est sous le choc après le décès d’une élève de CM2 hier. Deux cellules psychologiques ont été mises en place.
Elsa Marnette et Anne-Laure Abraham | Publié le 05.04.2013, 05h22
Villejuif, hier après-midi. Les élèves ont appris avec une profonde tristesse le décès d’une de leurs camarades, Gladys. Des mamans d’élèves ne retenaient pas leurs larmes à la sortie de l’école. | (LP/Olivier Arandel.) 63 réactionsRéagir «Toutes ses copines pleuraient. Et un élève a failli s’évanouir. » La mine grave et les yeux cernés, le petit garçon raconte sa journée d’hier d’une voix basse. Le matin, tous les élèves de l’école Paul-Langevin de Villejuif ont appris le décès d’une de leurs camarades. Gladys avait 11 ans et a été découverte morte dans sa chambre hier matin, pendue à son lit avec une corde à sauter.
D’après les tout premiers éléments de l’enquête, la fillette pourrait s’être suicidée. Aucun courrier n’a été retrouvé.
Comment peut-on vouloir mourir à 11 ans? Les parents de Gladys, extrêmement choqués, n’ont pu avancer aucune explication, selon une source judiciaire. A la sortie de l’école, hier, les petits avançaient toutes sortes de rumeurs qui avaient circulé dans les couloirs à l’annonce du drame. « On a pensé au jeu du foulard mais elle ne l’avait jamais fait. Ça lui faisait peur », rapporte une élève.
Une cellule d’écoute psychologique mise en place
« On a reçu notre bulletin mardi, et elle m’a dit que le sien n’était pas bon. Ça l’a rendue triste, raconte un autre qui avait l’habitude de sortir de l’école avec Gladys après l’étude. Aujourd’hui, on a juste fait quelques additions et on lui a écrit des lettres. Je lui ai dit que je l’aimais. » Une camarade explique que tous les élèves de sa classe ont, par petits groupes, rencontré un psychologue dans la journée « pour parler de Gladys ».
Une cellule d’écoute psychologique a effectivement été mise en place par l’inspection académique, la rectrice ayant exprimé sa « profonde émotion suite à ce décès ». Même solidarité du côté de la mairie (PC) de Villejuif qui a, elle aussi, envoyé un psychologue pour assister les agents municipaux intervenant à l’école et au centre de loisirs.
La fillette vivait avec ses parents dans un petit immeuble juste à côté de l’école. Une maman d’élève habitant à côté raconte une petite fille « très discrète, adorable ». Une autre confie son désarroi, les yeux rougis : « On n’est pas de la famille, mais ça fait vraiment mal. »
Gladys avait suivi des cours d’athlétisme non loin de là à l’Association sportive franco-indienne (Asfi) entre 2009 et 2011 : « Elle adorait ça, même si elle avait un peu de mal à se lever le samedi matin », se souvient son ancien entraîneur.
L’enquête a été confiée à la brigade des mineurs. Une autopsie doit être réalisée ce matin pour déterminer les causes exactes de la mort. Hier soir, le club annonçait déjà que la course de 150 jeunes organisée demain serait dédiée à la fillette partie trop vite.
Le Parisien
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