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| Sujet: Le grand retour du matricule dans la police Jeu 24 Jan - 13:35
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| Le Monde.fr | 17.10.2012 à 20h24 • Mis à jour le 30.10.2012 à 14h30Par François Béguin
Des policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) contrôlent l'identité et les téléphones portables d'un groupe de jeunes à Lyon. | AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Reprenant une proposition du Défenseur des droits,Dominique Baudis, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a annoncé, mercredi 17 octobre, sur France Inter, que "les policiers porteront un élément d'identification, sur leur uniforme ou sur leur brassard", estimant qu'il s'agissait-là du "retour du matricule". Depuis combien de temps ce matricule avait-il disparu des uniformes des policiers français ? La réponse à cette question ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes.
Le matricule était tombé progressivement en désuétude avant de disparaître définitivement en 1984, "quand on a changé les uniformes", a déclaré Manuel Valls. Sur son blog, l'ancien commissaire Georges Moréas raconte qu'"autrefois, les gardiens de la paix portaient [leur matricule] sur un écusson accroché à la boutonnière : la pucelle". Il date également de 1984 sa disparition à l'occasion du changement d'uniforme mené dans le cadre du plan de modernisation de la police. Interrogé par le site Rue89, Pierre Joxe, alors ministre de l'intérieur, ne reconnaît pas la paternité de cette disparition, et estime que 1984 est une date"que les journalistes (...) recopient entre eux sans réfléchir". "Je n'ai pas supprimé le matricule,explique-t-il. Ça date de la guerre d'Algérie." Françoise Gicquel, commissaire divisionnaire en charge du département patrimonial du service de la mémoire et des affaires culturelles de la préfecture de police de Paris, considère pour sa part que la pucelle, portée uniquement par les gardiens de la paix, a disparu il y a moins de dix ans, entre 2002 et 2005. Sans se prononcer sur la pucelle, Jean-Marc Berlière, spécialiste de l'histoire de l'institution policière, date de 1943 la disparition du numéro d'identification qui figurait sur le col des uniformes, le "collet". "La disparition de ce numéro permettait notamment d'anonymiser ceux qui avaient arrêté les auteurs d'attentats et qui à ce titre devenaient des cibles légitimes." L'historien estime que la mesure a pu être réactivée en 1961 pendant la guerre d'Algérie, au moment où a également été donnée la possibilité aux policiers de quitter leur travail en civil en fin de journée. "Je n'ai en tout cas jamais découvert de réclamation pourfaire disparaître ce numéro avant 1942, ajoute-t-il.Les policiers n'avaient honte ni de leur uniforme ni de leur numéro de collet. Jusque dans les années 60, il y avait une osmose entre la police et la population. Certains étaient affectés dans leur quartier pendant des décennies." François Béguinhttp://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/17/le-grand-retour-du-matricule-dans-la-police_1776910_3224.html |
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