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| Sujet: La famille de la défunte n'obtient pas d'explication sur le retard du cercueil Lun 21 Jan - 9:34
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| Publié le 21/01/2013 à 06h00 | Mise à jour : 21/01/2013 à 09h57 Par Pierre Penin
La vieille femme décédée à Bayonne devait être enterrée à Villenave-d'Ornon (33). La famille a attendu le cercueil durant des heures
Le corps est arrivé avec cinq heures de retard au cimetière de Villenave-d'Ornon. (photo Fabien cottereau)En retard à son propre enterrement : la formule cantonnée au registre de la boutade ou des excentricités posthumes d'une Elizabeth Taylor prête à sourire. Difficile de badiner quand le défunt faisant défaut est de votre lignée. Marie-Hélène Olhagaray a attendu des heures le corps de sa mère, le 11 décembre dernier, pour les ultimes hommages des proches. Les pompes funèbres de Bayonne devaient acheminer le cercueil jusqu'à Villenave-d'Ornon (33), destination finale et conforme aux dernières volontés de Marie-Louise Malca. L'affaire devrait trouver une suite en justice. Originaire de Villenave-d'Ornon, elle vivait depuis presque cinq ans à la maison de retraite Oihana, à Bayonne. C'est là que la dame est décédée, le 7 décembre, à l'âge de 88 ans. « À Bayonne, elle était plus près de nous », indique sa fille, domiciliée à Bassussarry. « Mais elle souhaitait reposer à Villenave, à côté de son mari. » La famille a donc confié le transfert aux pompes funèbres de Bayonne.« C'était horrible »Mais le 11 décembre, jour des obsèques, le cercueil n'arrivera jamais en l'église de Saint-Delphin. « La cérémonie était prévue à 10 h 30. À 10 h 20, on ne voyait toujours rien venir. » Une nièce prend son téléphone et s'enquiert de la situation. Aux pompes funèbres, on incrimine le brouillard du matin. Le maître de cérémonie, puis le diacre, appelleront à leur tour. La circulation expliquerait finalement le retard. « On nous a promenés. Au standard, on nous disait que personne n'avait le numéro de téléphone du chauffeur. On nous a même répondu que le corps était ''quelque part entre Bayonne et Bordeaux''. » C'est effectivement la route…« Vers 11 h 15, on a fini par nous dire que la voiture n'est pas partie de Bayonne ! » La famille, les amis, parmi lesquels des personnes âgées, trépignent. « On a donc décidé de lancer la cérémonie. C'était très dur à vivre pour tout le monde. » La célébration était terminée quand le cercueil est enfin arrivé. « On doutait de tout. On a fait vérifier le nom sur le cercueil pour être bien certain qu'il renfermait le corps de ma mère. C'était horrible. »La mise en bière, prévue à 11 h 15, a dû attendre 16 heures. « Beaucoup, trop âgés ou tout simplement parce qu'ils travaillaient, n'ont pu y assister. On avait prévu de se retrouver après les obsèques, pour commencer ensemble notre deuil. Mais nous avions tellement été perturbés que ça n'a pas été possible. »En justiceLes jours qui ont suivi, les pompes funèbres bayonnaises ont tenté de joindre la famille. « Ça venait de se produire, on était incapable de répondre. Mais nous avons écrit. Deux courriers recommandés. » Pour exiger explications et réparations. « On n'a pas eu de réponse. » Pas écrite. Le directeur de secteur des pompes funèbres dans le département, Yves Parra, a pris attache avec la famille. Jusqu'à une rencontre, mardi soir, à Bayonne. « On n'a senti aucune humanité », tonne Marie-Hélène Olhagaray.Le directeur n'a pu que constater « une colère que vous imaginez et que je comprends ». « Mais c'est la première fois que j'entends que l'on manque d'humanité. Notre métier est d'accompagner les gens au moment difficile de la mort : être humain, c'est le cœur de notre métier. » Yves Parra concède « une erreur ». Laquelle ? « Je ne commenterai pas ce point », élude-t-il.Le professionnel souligne les « 3 000 cas traités chaque année » dans les Pyrénées-Atlantiques, pour « un nombre infime » de réclamations. « Mais nous travaillons dans un domaine où la charge émotionnelle est telle qu'une erreur est très marquante. »Gérard Fort, l'avocat de la famille Olhagaray, certifie qu'« en quarante ans d'exercice, c'est la première fois qu'(il) croise pareille affaire ». « Pour moi, c'est une grande première. Ça le sera certainement aussi pour la juridiction qui aura à évaluer le préjudice moral causé parce qu'il faut appeler une erreur professionnelle. » Le conseil a lancé une assignation devant le tribunal de grande instance de Bayonne. À moins d'un arrangement amiable encore possiblehttp://www.sudouest.fr/2013/01/21/en-retard-a-ses-obseques-940732-3220.php |
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