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 Arthur, 24 ans, « sous-flic » avec 1 470 euros par mois

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Arthur, 24 ans, « sous-flic » avec 1 470 euros par mois Empty
MessageSujet: Arthur, 24 ans, « sous-flic » avec 1 470 euros par mois   
Arthur, 24 ans, « sous-flic » avec 1 470 euros par mois Icon_minitime1Mer 16 Jan - 7:02


PORTE-MONNAIE15/01/2013 à 12h34

Camille Polloni | Journaliste



A Lyon, Arthur est adjoint de sécurité, métier de la police peu connu. Pour gérer ses dépenses, il fait des massages en plus de son travail et reçoit une aide de sa famille.


Adjoint de sécurité (POUZET20MN/WPA/SIPA)
« C’est qui ton porte-monnaie ? » me demandent deux collègues à l’heure du déjeuner. « Un adjoint de sécurité », je réponds. L’une comprend qu’il bosse à la porte d’un grand magasin (agent de sécurité), l’autre qu’il est élu dans une mairie (adjoint à la sécurité). Ça commence mal.

Arthur – son prénom a été modifié à cause de son devoir de réserve – exerce donc un métier qui prête à confusion : adjoint de sécurité (ADS). Son contrat dans la police s’apparente à un emploi jeune : cinq ans de CDD (désormais c’est trois ans), avec la possibilité de pousser jusqu’à six.

Les 10 000 ADS français assistent les gardiens de la paix dans leurs missions quotidiennes, au commissariat ou sur la voie publique. S’ils partagent certaines des prérogatives des « vrais » policiers, ils ne peuvent agir seuls et sont constamment encadrés.

Trois mois de formation seulement

Le jeune homme de 24 ans vit en région lyonnaise, dans un studio où traîne, par terre, un haltère. Il a décoré son ordinateur d’un autocollant « Police nationale », mais n’en rajoute pas dans le côté « Monsieur Muscle ». Plutôt réservé, sage comme un étudiant consciencieux, Arthur a préparé du thé et le détail de son budget mensuel.

Titulaire du baccalauréat, il a raté le concours de gardien de la paix. Après un an comme agent de sécurité privée et quelques petits boulots, il décide de passer le concours d’ADS, un peu plus facile, qui comprend :

des tests psychotechniques ;
un oral de motivation ;
des épreuves sportives.
Sans diplôme requis, le candidat doit être physiquement apte et jugé « de bonne moralité » (après enquête administrative). Il postule dans le département où il souhaite travailler – le Rhône pour Arthur.

La formation dure trois mois. Arthur se souvient que l’ambiance ressemblait « à un internat de lycée », avec sa trentaine de camarades, tous âgés de 20 à 25 ans, logeant dans des boxes. Les ADS prennent des cours de tir, de droit pénal, de sport, de secourisme... Ils sont formés aux « techniques d’intervention » de la police nationale, à la patrouille et à l’interpellation.

Accueil et surveillance d’Interpol

En 2010, Arthur prend ses fonctions au service des gardes à vue, où les ADS distribuent les repas, accueillent le médecin et l’avocat et accompagnent les gardés à vue aux toilettes.

Si Arthur peut s’occuper des palpations et de l’inventaire de fouille, toutes les procédures sont signées par les gardiens de la paix, ses supérieurs hiérarchiques.

Les ADS assurent aussi l’accueil du public à l’entrée de l’hôtel de police et surveillent le siège mondial d’Interpol. C’est « un peu un boulot de vigile », le passage obligé avant d’être envoyé « en voie publique ». Ils interviennent alors dans la rue, toujours en tant qu’assistants, quand les gens appellent le 17 :

« Pour un vol de sac, des violences conjugales, du racket, du tapage nocturne... Tout ce qui concerne police-secours. Quand c’est plus dangereux, par exemple un braquage, ce sont des unités spéciales. »

Epaulettes sans chevrons pour un statut particulier

LA RÉMUNÉRATION DES GARDIENS DE LA PAIX
A la sortie de l’école de police, un gardien de la paix affecté en province touche environ 1 700 euros net, soit 500 euros de plus qu’un adjoint de sécurité. Il a reçu une formation d’un an. La grille des salaires montre qu’en faisant toute sa carrière dans le même corps, il peut gagner 2 700 euros maximum.
Quand je demande à Arthur comment il considère sa position au sein de la police, il prend un peu de temps pour réfléchir, et commence par : « Il n’y a pas trop de différence avec les gardiens de la paix qu’on assiste ».

A première vue, seules les épaulettes bleu roi sans chevrons soulignent leur statut particulier :

« Ça sert surtout à nous reconnaître entre nous, parce que les gens ne font pas de différence. »

D’ailleurs, des passerelles existent pour qu’à la fin de leur contrat, les ADS entrent à proprement parler dans la police. Pourtant :

« Quelque part on est des “sous-flics”, c’est un peu la police au rabais. Il faudrait créer un corps des ADS, avec le statut de fonctionnaires [le syndicat de police Alliance soutient cette option, ndlr].

On n’est pas bien payés, on n’a pas de CDI, c’est précaire. Et il y a beaucoup de choses qu’on n’a pas le droit de faire. »

Un exemple, parmi d’autres : contrairement aux gardiens de la paix qui ont le choix, les adjoints de sécurité doivent laisser leur arme dans l’armoire du service, le soir, quand ils rentrent chez eux. Ça, Arthur est pour :

« Au Canada, tous les policiers doivent le faire, pour éviter les accidents. C’est dangereux de ramener une arme à la maison. Et même si ce n’est pas un remède miracle contre les suicides, ça pourrait réduire un peu les risques. »

« Je n’aime pas les injustices »

A mi-parcours de son contrat, Arthur ne pense plus continuer bien longtemps dans la police. Il passe d’autres concours de la fonction publique.

« C’est facile de quitter un poste d’adjoint de sécurité. Le système est fait pour, ce métier est vu comme temporaire.

Il est possible d’obtenir des formations et des aides. Nous pouvons même être remboursés de nos billets de train pour les concours. »

Pas vraiment amer, Arthur a plutôt l’air lassé. Il voulait devenir policier pour « aider les gens et interpeller ceux qui font des bêtises ». Il ne se dit pas déçu, mais a aussi découvert des inconvénients :

« un langage administratif un peu lourd, et beaucoup de procédure » ;
« le menottage quasi-systématique et parfois abusif (notamment des mineurs calmes) » ;
« en garde à vue, la mise à nu institutionnalisée, même si maintenant cela a changé ».
Revenus : 1 471 euros par mois

Salaire : 1 221 euros net par mois
« Beaucoup d’adjoints de sécurité n’ont pas le choix et travaillent à côté, au noir si nécessaire : sur des chantiers de BTP, dans la sécurité privée... On ne peut pas dire qu’un métier soit représenté plus qu’un autre. »

En théorie, seule « la production d’œuvre scientifiques, littéraires ou artistiques » est autorisée. Mais cette règle n’est pas respectée.

Massages : 150 à 200 euros par mois
Une fois par semaine environ, Arthur complète son salaire en dispensant des massages. C’est un ami qui lui a trouvé ce petit boulot non déclaré.

Pour arrondir les fins de mois, l’adjoint de sécurité multiplie les astuces. Il participe à une étude EDF pour laquelle il conserve chez lui un boîtier qui enregistre le détail de sa consommation d’électricité. Cela lui rapporte 110 euros sur trois ans, versés en chèques-cadeaux.

Auparavant, il a collaboré à des études rémunérées pour un laboratoire. Pendant deux ans, il testait régulièrement des produits cosmétiques. Chaque expérience lui rapportait 40 à 60 euros en moyenne.

« Une fois, j’ai gagné 1 600 euros pour tester une crème contre l’acné, mais j’ai arrêté par peur des risques pour ma santé, bien que je n’ai jamais eu de problème. »

Aide de sa famille : 100 euros par mois
Les parents d’Arthur, « issus des classes moyennes », contribuent toujours à son budget, à hauteur de 100 euros par mois.

« Régulièrement », des membres de sa famille lui donnent aussi des chèques-voyage, utilisables pour des billets de train ou des nuitées d’hôtel.

Dépenses : environ 1 300 euros par mois

Dépenses fixes : 616 euros par mois

Loyer : 412 euros par mois
Arthur vit dans un studio de 18m² en banlieue lyonnaise, composé d’une pièce, une kitchenette et une salle de bains.

« Un service dédié de la préfecture aide les nouveaux arrivants à trouver un logement. J’en ai profité, on m’a proposé deux appartements, mais j’ai finalement trouvé celui-ci par mes propres moyens. »

EDF : 40 euros par mois
Mutuelle : 50 euros par mois
« C’est une très bonne mutuelle. »

Taxe d’habitation : 288 euros par an, soit 24 euros par mois
Assurance habitation : 88 euros par an, soit 7 euros par mois
Impôt sur le revenu : 75 euros par an, soit 6 euros par mois
« J’en ai payé la première fois cette année. L’an dernier, j’ai reçu 413 euros de prime pour l’emploi. »

Taxe sur les ordures ménagères : 57 euros par an, soit 5 euros par mois
Taxe foncière : 15 euros par an, soit 2 euros par mois
Arthur possède un petit terrain dans sa région d’origine, sur lequel il pense « construire quelque chose un jour ». En attendant, il paie la taxe foncière.

Frais bancaires : 40 euros par an, soit 3 euros par mois
« Je ne paie que ma carte bleue. Je m’arrange pour ne pas avoir d’autres frais : je retire toujours à un distributeur de ma banque, je ne suis jamais à découvert et je me suis débarrassé de toutes mes assurances. »

Téléphone fixe et Internet : 33 euros par mois
Téléphone portable : 17 euros par mois
« Avant, chez Orange, je payais 60 euros par mois. Je suis passé chez Free. “

Sport : 200 euros par an, soit 17 euros par mois
Après avoir pratiqué un autre sport de combat pendant plusieurs années, Arthur s’est mis à la boxe depuis deux ans et demi.

Salle de musculation de la Police (‘assez petite’) et piscine (gratuité offerte aux policiers) : 0 euro
Transports urbains : 0 euro
Les adjoints de sécurité reçoivent une carte Técély (l’équivalent lyonnais du Navigo) gratuite pour se déplacer sur le réseau de transports urbains du Grand Lyon. Arthur économise 53,70 euros par mois.

Dépenses variables : 700 euros par mois

Courses diverses et alimentation : 200 à 300 euros par mois
‘Je fais mes courses dans des supermarchés discount, Simply Market ou Dia. Pour ce qui manque, je vais dans des grandes surfaces classiques.’

L’hôtel de police dispose d’un restaurant collectif aux tarifs avantageux, ‘3 à 5 euros par repas’, mais Arthur n’y mange presque jamais.

Loisirs : 300 à 400 euros par mois
Il prévoit tous ses voyages (en train) deux ou trois mois à l’avance. Avec sa carte 12-25, les trajets pour les vacances ou le weekend ne lui reviennent pas très cher.

Arthur part ‘toujours en France pour économiser’, parfois à Paris, de temps en temps dans sa famille. Au total, ces déplacements lui coûtent dans les 150 euros par mois, auxquels s’ajoutent à peu près 50 euros d’hébergement à l’hôtel ou à l’auberge de jeunesse.

S’il lui arrive de sortir dans des bars (30 euros par mois), il ne boit pas beaucoup d’alcool hormis ‘un peu de vin à table’.

Depuis peu, il va au cinéma (8,5 euros la place). En dehors de ça, il dîne ‘une fois par mois au restaurant’ en plus des fast-food (70 euros par mois).

Epargne : 150 euros par mois

Arthur dispose de 10 000 euros en parts sociales de sa banque, rémunérées à 3,25%.

Sur son compte d’épargne, il économise 150 euros par mois. Un jour, il espère ‘acheter un appartement, comme tout le monde’.

Pour l’instant, ‘les banques refusent mes demandes de prêt, faute de CDI et de salaire suffisant. Celles qui acceptent me proposent des taux prohibitifs. C’est du vol.’

http://www.rue89.com/rue89-eco/2013/01/15/arthur-24-ans-sous-flic-pour-1-221-euros-par-mois-238408
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Arthur, 24 ans, « sous-flic » avec 1 470 euros par mois

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