Le bijoutier qui a tué un braqueur mis en examen
Le Point.fr - Publié le 22/07/2012 à 09:56 - Modifié le 22/07/2012 à 12:14
D'après nos informations, le bijoutier parisien a tiré à cinq reprises sur le braqueur, dont l'arme n'était pas chargée.
Un homme qui tentait de braquer une bijouterie jeudi après-midi à Paris a été tué par balle par le propriétaire des lieux. © AFP
Le bijoutier parisien ayant tué un homme qui tentait de braquer son commerce jeudi a été mis en examen pour homicide volontaire samedi, a-t-on appris de source judiciaire. Il a été laissé libre sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction de détenir ou de porter une arme, "ce qui, vu les circonstances, me semble logique", a déclaré l'avocat du bijoutier, Me Laurent-Franck Liénard. L'avocat a en revanche expliqué qu'il contestait le chef de mise en examen d'homicide volontaire, car "l'intention de repousser l'agresseur y était, mais l'intention d'homicide n'y était pas". "Effectivement, la qualification d'homicide volontaire le gêne beaucoup, puisque, logiquement, il n'a pas voulu tuer, il a juste voulu se défendre", a-t-il insisté. "C'était son troisième braquage et au cours des deux précédents, il s'était fait tirer dessus", a-t-il encore dit.
Comme l'a révélé Le Point.fr, l'autopsie a révélé que la victime a reçu une balle à l'épaule et une à la hanche. Il n'y a pas eu d'échange de coups de feu. Selon nos informations également, le bijoutier a tiré à cinq reprises sur le braqueur, dont l'arme n'était pas chargée. Cinq douilles ont été retrouvées dans la bijouterie.
"La légitime défense sera démontrée"
Âgé de 52 ans, le braqueur n'était pas connu pour des faits similaires commis par le passé, a indiqué une source proche de l'enquête. Il n'avait jamais été condamné, a ajouté une source judiciaire. Selon les premiers éléments de l'enquête, le bijoutier, installé avenue de la Motte-Picquet dans le 7e arrondissement parisien, a sorti une arme alors que le braqueur venait de rentrer armé dans sa boutique. "Le braqueur est rentré avec une arme de poing dans la bijouterie, le bijoutier possédait une arme et s'en est servi. Il a tiré et le braqueur est décédé quelque temps après", avait indiqué une autre source policière.
Le bijoutier, né en 1952, disposait d'un permis de détention d'arme, ont expliqué des sources policières. Il gardait son arme dans son coffre-fort et l'a sortie très rapidement quand le braqueur est entré. Le bijoutier a lui-même appelé les services de police. "L'enquête devra déterminer si le bijoutier était dans le cadre de la légitime défense", avait indiqué l'une des sources policières. "Évidemment, la légitime défense sera débattue, et évidemment, nous la démontrerons, parce qu'elle ne fait pas de doute : il a des traces partout, il a été vu par un médecin, il a des traces de coups sur le corps. La confrontation a vraiment été très violente", a argumenté Me Liénard. Selon l'article 122-5 du Code pénal, la légitime défense, excluant une responsabilité pénale, est retenue "sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte".