LE MONDE | 06.04.2013 à 09h53 • Mis à jour le 06.04.2013 à 09h53
Par Hélène Bekmezian et Laurent Borredon
Prenez une note anonyme attribuée à un "collectif d'officiers" de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ajoutez-y, en pleine affaire Cahuzac, la dénonciation de cachotteries dans des enquêtes sur la fraude fiscale. Terminez par une pincée de députés socialistes. Voilà la potion un peu amère qu'a dû avaler, vendredi 5 avril au matin, le patron de la DCRI, Patrick Calvar, en lisant l'article de La Croix intitulé "Un rapport accuse le renseignement intérieur d'entraver la justice". Autant dire qu'il a assez peu apprécié : une enquête interne a immédiatement été diligentée pour déterminer si des fuites avaient pour origine son service.
A l'origine de la révélation, un journaliste du quotidien spécialiste de l'affaire UBS, Antoine Peillon, déjà auteur d'un ouvrage sur cette filière de fraude fiscale présumée. Selon son article, des fonctionnaires de la DCRI auraient commis une note particulièrement sévère pour les services de police chargés de la délinquance financière, remise, le 16 février, à Yann Galut. Le député PS du Cher préside un groupe de travail sur l'exil fiscal créé par quelques députés socialistes.
En réalité, précisent M. Galut et M. Peillon, il s'agit de deux notes. L'une, générale, sur la police et les affaires économiques et financières, contient un peu plus d'une page sur la DCRI. L'autre, longue d'une page et demie, se concentre sur l'affaire UBS, en listant toute une série de questions à poser aux responsables du renseignement sur des manquements...
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/04/06/une-note-pretendument-attribuee-a-la-dcri-seme-le-trouble-dans-le-renseignement_3155205_3224.html