25 mars 2013 à 18:20 (Mis à jour: 19:37)
Il s'agit du sixième homicide sur l'île depuis le début de l'année 2013.
Par AFP
Un homme de 22 ans a été tué par balles dimanche soir en Haute-Corse, ce décès initialement présenté comme un accident de la circulation constituant en réalité le sixième homicide dans l’île depuis janvier, après une année 2012 déjà très meurtrière. Gabriel Cortes, connu de la police pour des affaires mineures, a été tué de deux décharges d’arme à feu, dont une dans la tête. C’est la sixième victime d’un homicide en Corse depuis le 1er janvier et le cinquième tué par balles. Deux tentatives d’assassinat à l’arme à feu ont aussi été enregistrées.
Ce nouveau décès a d’abord été présenté comme la conséquence d’un accident de la circulation. Le cadavre de Gabriel Cortes a été trouvé par les pompiers près de sa voiture, dont il a été éjecté dimanche vers 23H00 près du village de Caporalino, à une dizaine de km au nord de Corte, au centre de la Corse, sur la route nationale 193 reliant Ajaccio à Bastia.
Sous une pluie battante, les pompiers étaient intervenus pour une sortie de route. Ils avaient trouvé le corps près du véhicule, portant plusieurs blessures dont une grave à la tête. La victime avait été transportée à l’hôpital. Mais, procédant à des examens, les médecins se sont aperçus que les blessures ne correspondaient pas à celles habituellement reçues lors d’un accident de la route et que la victime avait été atteinte par deux décharges d’arme à feu. Une autopsie a été ordonnée par le parquet pour déterminer le type d’arme utilisée. Le parquet a ouvert une enquête de flagrance qui a été confiée à la police judiciaire. La police scientifique et technique, encore présente lundi après-midi sur les lieux, tentait de déterminer les circonstances exactes de ce nouvel homicide.
Le 10 mars, un homme de 37 ans, Jérôme Salvadori, connu des services de police et qui avait été condamné pour meurtre, a été tué par balle dans la rue centrale du village de Venaco (Haute-Corse). Un autre homme, connu de la police, Anthony Galliot, 39 ans, condamné à dix ans de prison en 2010 dans une affaire de vol d’or en Suisse, en 2004, était tombé le 1er mars sous les balles à Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). Le 24 février, c’est un ouvrier agricole marocain, Tahit Adaimé, 65 ans, qui était tué d’une balle de 9 mm, chez lui à Prunelli-di-Fiumorbu (Haute-Corse). Douze jours plus tôt, un gérant d’établissement de nuit, Dominique Lorenzi, 40 ans, était exécuté au volant de sa voiture à Ajaccio près d’une manifestation d’enseignants.
Le premier tué de l’année avait été un jardinier d’origine tunisienne, Hassen Jamai, 61 ans, dont le corps lardé d’une dizaine de coups de couteau avait été découvert à son domicile, près d’Ajaccio, le 28 janvier. A l’exception de cette affaire, dans laquelle l’enquête s’est orientée sur la piste d’un différend familial, aucune autre n’a été élucidée. Deux tentatives d’homicides ont en outre été commises depuis le 1er janvier.
Un militant nationaliste connu de la police a été légèrement blessé par balle le 6 février. Le 25 janvier, le père d’un homme assassiné en septembre 2011 a été pris pour cible par un tueur en moto, alors qu’il venait d’arrêter devant un café son 4x4, à bord duquel se trouvaient son épouse et leur petite-fille âgée de trois ans. En 2012, 19 homicides et 16 tentatives ont été officiellement perpétrés en Corse dont la population est de 310.00 habitants, ce qui fait de l’île, où la plupart des affaires n’ont pas été élucidées, l’une des zones les plus criminogènes d’Europe. Face à cette spirale meurtrière, le gouvernement avait annoncé en novembre une série de mesures destinées à lutter contre la grande criminalité.
http://www.liberation.fr/societe/2013/03/25/un-homme-de-22-ans-abattu-en-corse_891163