21 février 2013 à 17:02
Par AFP
Deux policiers parisiens ont été tués jeudi matin quand leur véhicule a été très violemment percuté sur le périphérique par un 4x4 noir qui avait été pris en chasse et dont le conducteur était ivre et sans permis.
Le pronostic vital d'un troisième policier de la BAC de nuit, le brigadier-chef Frédéric Kremer, âgé de 54 ans, est engagé, selon une source proche de l'enquête.
Les deux policiers tués, le brigadier Boris Voelckel, 32 ans, et le brigadier-chef Cyril Genest, 40 ans, étaient mariés et pères de famille.
Le choc entre la voiture de police et le 4x4, qui roulait à une "vitesse hallucinante" selon une source proche de l'enquête, s'est produit vers 06H00 entre les portes de Clignancourt et de La Chapelle.
Le conducteur du 4x4, âgé de 22 ans, conduisait avec 1,4 gramme d'alcool par litre de sang, soit près de trois fois la limite légale et "en défaut de permis", selon des sources proches de l'enquête.
Selon une source judiciaire, il a déjà été condamné à six reprises pour des délits routiers, dont cinq fois pour conduite sans permis, mais aussi pour conduite en état d'ivresse.
Le chauffard a été placé en garde à vue pour "homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", selon une source judiciaire. Son passager, âgé de 21 ans et ivre aussi (1,6 g/l), est aussi entendu.
Selon les premiers éléments de l'enquête, leur Land Rover avait été pris en chasse par une première équipe de la BAC au niveau de la porte Maillot en raison de multiples infractions au code de la route.
Roulant à vive allure, les fuyards ont semé leurs poursuivants avant de percuter par l'arrière une autre voiture de la BAC, qui avait été alertée. Celle-ci roulait sans doute lentement pour tenter de bloquer le 4x4, selon cette source.
Le choc a été d'une rare violence comme en témoigne l'état de la voiture des policiers, dont l'arrière a été totalement désintégré.
Les policiers sont "sous le choc", a déclaré à l'AFP Jean-Claude Delage du syndicat policier Alliance. C'est "une journée de deuil", a dit son homologue de Synergie-Officiers Patrice Ribeiro, tandis que le porte-parole d'Unité-Sgp Nicolas Comte évoquait "tristesse et révolte".
Le président François Hollande a exprimé sa "profonde émotion" et rappelé "aux forces de l'ordre le soutien et la gratitude de la Nation", en adressant "aux familles et aux proches des victimes ses plus sincères condoléances".
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu jeudi matin dans les locaux de la Bac nuit. "Je ne doute pas que la justice sera sévère, impitoyable", a-t-il déclaré après avoir réaffirmé "sa volonté que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de cette tragédie", selon son porte-parole.
Le secrétaire national UMP à la sécurité Bruno Beschizza s'est inquiété "que des malfaiteurs n'hésitent plus à porter atteinte à l'intégrité physique" de policiers. Marine Le Pen (FN) a assuré qu'il fallait "inverser" une "tendance inadmissible" aux morts dans les forces de l'ordre. Et le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, a salué le travail "difficile" des policiers, et "en particulier" celui des équipes des BAC.
En septembre à Cannes, deux personnes, dont un policier, étaient mortes dans un accident causé par un chauffard en fuite. En avril, un policier de la BAC de Chambéry avait aussi été délibérément renversé par des cambrioleurs en fuite.
http://www.liberation.fr/societe/2013/02/21/deux-policiers-tues-sur-le-peripherique-a-paris-dans-un-accident_883384