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Messages : 2470 Date d'inscription : 12/11/2012 Age : 69 Localisation : Narbonne
| Sujet: Maître-chien au PGHM... de père en fils Mer 16 Jan - 11:53
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Février 1993, 6 h 45. Un hélicoptère bleu marine se pose à côté du domicile de la famille Nicard. Tout juste réveillé, Didier endosse son lourd cabas et cours vers la machine. Pas le temps de boire un café. Pas le temps non plus d’embrasser sa dulcinée. Le puissant souffle du rotor de l’Alouette III en approche fait trembler les murs de l’habitation. François, 7 ans, sursaute. Il ouvre un œil. Puis l’autre. À la hâte, le garçonnet soulève sa couette, saute du lit et agrippe son père par la manche : “Tu vas où papa ?”. Didier couvre son fils de baisers mais ne répond pas. Pourtant anodine, la question embarrasse le secouriste en montagne, maître-chien spécialisé dans la recherche de victimes en avalanches. “Je n’avais pas beaucoup d’anecdotes positives à raconter à la maison : je n’ai jamais retrouvé de personnes vivantes sous une coulée”. De la fierté de part et d’autre Ce matin de février 1993, Didier et son berger allemand Eskimo extraient encore une fois le corps d’un skieur sans vie sous une énorme plaque à vents, dans le massif des Bauges. En rentrant le soir à la maison, Didier grimace, accablé par la charge émotionnelle et la difficulté psychologique de son métier. Sur le pas de la porte, François attend son père de pied ferme. Il veut tout savoir. Alors le père de famille raconte… mais édulcore. Et puis vante les qualités du chien. “Il est fort Eskimo, hein papa ?”. Vingt ans plus tard, François Nicard vient d’intégrer à son tour le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), avec la spécialisation maître-chien d’avalanches. Ça ne s’invente pas. “C’est pourtant un cas unique en France. François est basé au PGHM de Chamonix, là où son père a fini sa carrière, dans la même spécialisation, aussi élitiste soit-elle : c’est du jamais vu” s’enthousiasme le capitaine Dominique Cristofoli du Centre national d’instruction cynophile de Gramat (Lot) qui a formé le père et le fils Nicard. Deux générations unies par la même passion, la même profession… et la même admiration réciproque. Un Nicard remplace l’autre “François a baigné toute son enfance dans l’ambiance des secours en montagne, dans l’ambiance de la gendarmerie. Aujourd’hui, il embrasse la même carrière que moi, c’est une vraie fierté. En plus, le PGHM de Chamonix, ça reste la référence, l’unité phare. Je ne savais pas qu’on lui proposerait cette place. En revanche, je savais qu’il l’accepterait” témoigne Didier Nicard (re)devenu guide de haute montagne à Sallanches (Haute-Savoie) depuis sa retraite de la gendarmerie. Actuellement en fin de formation à Montgenèvre (Hautes-Alpes) jusqu’au 26 janvier pour travailler dans la neige avec son jeune berger allemand Fizzi, François a cravaché dur pour réussir les impitoyables tests d’entrée au PGHM. “Je ne m’attendais pas à ce que l’on me propose aussi rapidement d’intégrer la mythique, la prestigieuse, unité de Chamonix. C’est une vraie fierté. À moi maintenant de me montrer à la hauteur. Je suis prêt. Et puis je compte aussi beaucoup sur l’expérience des autres secouristes. Certains ont même travaillé avec mon père”. Marqué à jamais par le bruit de l’hélico, par l’excitation du chien, par la montée d’adrénaline de son père, François est devenu à son tour un secouriste de l’élite au sein de la gendarmerie nationale. Un Nicard chasse l’autre. Une page se tourne. Mais le livre, lui, reste dans la même famille. le 16/01/2013 à 06:08
http://www.ledauphine.com/insolite/2013/01/15/une-affaire-de-famille
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