Le meurtrier présumé du gendarme a foncé délibérément, selon deux camarades
samedi 20 octobre 2012
Des gendarmes contrôlent des véhicules à la recherche du fugitif qui a tué un des leurs, le 17 octobre 2012 à La Grave-de-Peille
Le conducteur présumé du véhicule qui a mortellement fauché mercredi un gendarme, nie en bloc, mais deux camarades ont rapporté qu'il avait foncé délibérément, tête baissée, en accélérant, à la vue du militaire, a déclaré samedi le procureur de Nice, Eric Bedos.
Cet homme de 21 ans - en cours de défèrement samedi soir avec cinq autres suspects devant deux juges d'instruction - devrait notamment être mis en examen pour "homicide volontaire sur militaire de la gendarmerie dans l'exercice de ses fonctions" et "tentative d'incendie volontaire de véhicule automobile".
Selon les cas, ses camarades, âgés de 16 à 23 ans, se verront reprocher "un cambriolage", "un vol de voiture en réunion" et "une soustraction de criminel à l'arrestation ou aux recherches", a indiqué le procureur.
Deux de ces jeunes ont dit aux enquêteurs durant leur garde à vue que "le suspect principal leur (avait) avoué s'être trouvé seul dans la voiture volée, avoir parfaitement identifié sur la route la présence de deux militaires de la gendarmerie, avoir non seulement délibérément fait front vers eux avec la voiture, mais surtout avoir accéléré, baissé la tête et pris la fuite", a précisé Eric Bedos.
Le major Daniel Brière, âgé de 52 ans, marié et père de deux enfants, dirigeait mercredi une enquête sur le terrain pour interpeller le voleur d'une Austin Mini, subtilisée la veille et repérée à La Grave-de-Peille dans l'arrière-pays niçois.
Le conducteur au volant du véhicule l'a projeté en l'air à environ 12 mètres. Le militaire est décédé peu après son arrivée à l'hôpital.
Le meurtrier présumé a été condamné à trois reprises dans le passé, sans emprisonnement ferme, pour vol simple, port d'arme de 6e catégorie et refus d'obtempérer à bord d'un véhicule.
Le 25 janvier 2012, il avait par ailleurs été mis en examen pour une dizaine de cambriolages perpétrés avec des complices chez des particuliers, le vol de deux voitures avec dégradations et détention de cannabis dont il vendait une partie.
Sa détention provisoire avant jugement avait été prolongée par deux fois, en mai, puis en septembre. Début octobre, son avocat avait toutefois obtenu sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, effective le 12 octobre, soit cinq jours avant le drame.
NICE (AFP)
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