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La Meignanne
mardi 14 février 2012
Entretien
Lionel Chauveau, Meignannais depuis 2008 et paraplégique.
Vous êtes paraplégique depuis 39 ans. Vous dites que l'accident vous a fait grandir.
Oui. Avec l'aide de tous les personnels soignants, de mes parents et des rencontres avec beaucoup d'enfants lourdement handicapés, je me suis rendu compte que je ne devais pas tout attendre des autres, mais pouvoir offrir quelque chose aux autres.
C'est-à-dire ?
Avant mon accident, j'étais titulaire d'un CAP de mécanique auto. Deux ans et demi après mon accident, j'ai décroché mon BTS de dessinateur industriel mais je ne trouvais pas de travail. À cette époque, les handicapés avaient du mal à se faire une place dans le monde du travail. Ma rencontre avec Marcel Quémart, de la fédération française d'haltérophilie pour handicapés, m'a beaucoup servi physiquement et moralement. Avec lui, j'ai appris le goût du don de soi et la nécessité de faire des choses, notamment lors de l'organisation des premiers championnats d'Europe d'haltérophilie handisports à Angers, en 1979.
Qu'avez-vous entrepris ensuite ?
J'ai créé un comité de liaison des handicapés orienté sur l'accessibilité dans les transports. Après un entretien avec Jean Monnier, le maire de l'époque, un bus a été adapté et mis en circulation. 6 500 passagers seront transportés la première année. Je me suis aussi investi dans la communauté d'Emmaüs, Bleu tissu, etc. Pendant huit ans, j'ai été « écoutant téléphonique ». J'ai eu parfois de longues conversations avec des femmes et des hommes dans des situations très difficiles. La loi du secret est alors pesante ! En 1993, on me demande de faire parti des commissions d'accessibilité sur Angers et le département.
Et vous êtes nommé inspecteur dans la commission départementale de sécurité routière en 1998.
Et en 2004, je suis devenu intervenant départemental de sécurité routière (Idsr). À ce titre, je suis souvent sollicité par les organismes communaux, départementaux et préfectoraux. Depuis peu, j'interviens au tribunal administratif, avant les ordonnances pénales, pour sensibiliser les contrevenants avec des films ou des interventions orales. Cela fait 34 ans que je suis dans le bénévolat, que je fais profiter les autres de mon expérience et de mes compétences.
Dernièrement, vous venez de vous lancer dans un tout autre domaine...
Oui, j'ai une autre facette moins connue, l'écriture. Dans les années 90, j'ai écrit plusieurs romans non publiés mais j'ai eu la chance d'entretenir une correspondance régulière avec l'écrivain Bernard Clavel. Aujourd'hui, malgré les nouvelles technologies, beaucoup de gens ont besoin d'aide pour faire une réclamation administrative, une demande d'emploi, etc. J'ai donc décidé de proposer mes services comme conseiller en écriture ou écrivain public. Si cela marche, ce sera ma première activité rémunératrice et je compte créer une EURL sous le nom d'Homonyme.
Homonyme, tél. 06 08 92 71 17, courriel :
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