Publié le 15.07.2006
AU SMUR de Meaux, c'est
la consternation après qu'un urgentiste a été convoqué au commissariat jeudi pour expliquer
un grand excès de vitesse. Cette convocation a été décidée par le parquet de Rennes, en charge
de tous les radars fixes de France. Laurent Drisevin, 38 ans, est ambulancier au Smur. Comme
ses collègues, il est flashé chaque jour par le radar de Chauconin, sur la N 3. Un radar planté
hors agglomération, sur une route droite à deux voies, sans dangerosité particulière.
Comme
les pompiers, la police, la gendarmerie, les urgentistes ont le droit d'écorner le Code de la
route s'ils agissent en intervention, sans causer la mise en danger d'autrui. Le 28 janvier
dernier, Laurent Drisevin, missionné par le Smur 77, file à Villeparisis pour un malaise cardiaque.
Il intervient à la place du Smur de Lagny, occupé par une autre urgence.
« Au Smur, personne
n'avait été inquiété »
L'ambulancier est flashé au volant de la Touareg Volksagen du Smur à
150 km/h, au lieu de 90 km. « Le commissariat de Meaux m'a téléphoné la semaine dernière pour
me convoquer, explique l'ambulancier. J'ai été assommé. Nous avons régulièrement de gros excès
de vitesse, et personne n'a jamais été inquiété. Je risque un mois de suspension, six points
de retrait et une amende. Je pars en vacances stressé, avec cette épée de Damoclès au-dessus
de la tête. La décision du parquet devrait intervenir dans plusieurs mois seulement », confiait
hier Laurent Drisevin, qui se soucie de son avenir professionnel ainsi que de son poste de pompier
volontaire à la caserne de Saint-Soupplets. « J'ai mes 12 points de permis et, en tant que pompier,
les aptitudes de conducteur de fourgon et de véhicule de secours aux blessés, qui aident bien
la caserne. »
Les collègues de Laurent crient au scandale : « Quand on part sur une intervention,
il est normal qu'on roule au plus vite. Si on doit maintenant s'expliquer dans notre cadre professionnel,
c'est grave. »
Le parquet de Meaux, s'il n'est pas compétent dans cette affaire, tient un discours
rassurant : « A partir du moment où l'ambulancier justifie de son intervention, il n'est pas
poursuivi. » Le Smur espère que le parquet de Rennes aura le même raisonnement.
Le Parisien
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